Les Génodermatoses |
Plusieurs milliers de maladies génétiques ou génopathies peuvent s’accompagner d’anomalies dermatologiques et on connaît plusieurs centaines de maladies génétiques de la peau ou génodermatoses. Au moment où apparaissent les premières thérapeutiques faisant preuve d’une certaine efficacité dans des maladies orphelines – par exemple, la maladie lysosomale décrite par Johannes Fabry, un dermatologue Allemand, qui bénéficie aujourd’hui d’une enzymothérapie substitutive- la reconnaissance la plus précoce possible de ces affections est indispensable. La lecture dermatologique des maladies, rendue possible par la visibilité des anomalies cutanées et le développement de la dermatopathologie (le terme biopsie fut créé par un dermatologue français, Besnier) dès la fin du XIXème siècle, sont à l’origine une approche spécifique qui a suscité des hypothèses fructueuses concernant le déterminisme génétique de certaines affections. Les travaux de R Happle sur le mosaïcisme somatique en sont un exemple frappant au cours des trente dernières années. L’intérêt des dermatologues en génétique et leur collaboration avec les généticiens ont amené des avancées significatives dans ce domaine, notamment depuis l’arrivée des techniques de biologie moléculaire à partir des années 1980. Depuis quelques années, les connaissances ont considérablement progressé avec l’identification de plusieurs centaines de gènes impliqués dans le déterminisme de génodermatoses, démontrant par exemple l’hétérogénéité déjà supposée sur les bases cliniques et morphologiques des ichtyoses ou des épidermolyses bulleuses. Les gènes de la plupart de ces affections ont été identifiés, ouvrant des pistes pour comprendre leur physiopathologie et envisager une thérapeutique.
Service de Génétique Médicale, CHU de Bordeaux Centre de Référence des Anomalies du Développement embryonnaire d’origine génétique
Service de Dermatologie et Dermatologie Pédiatrique, CHU de Bordeaux Centre de Référence des Maladies Rares de la Peau Inserm U1035 Documents |